En août 2018, l’hôpital Chardon-Lagache a entamé un projet d’hortithérapie dans le XVIème. Il a acquis, pour le service culture et animation, huit jardinières. Il a reçu l’aide du Département Qualité de vie de l’AP-HP et de la Fondation des Hôpitaux. Le jardin du bâtiment a permis une valorisation des résidents.
L’hôpital Chardon-Lagache connaît un paisible mois de janvier. Une solitaire rose fuchsia a poussé dans le jardin, symbole inopiné de la prochaine saison de jardinage qui s’annonce. À la fin de l’été 2018, la Direction des Patients, des Usagers et Associations (DPUA) de l’AP-HP a fourni huit jardinières pour les résidents. Mohamed Bouazouzi, le responsable du service culture et animation partage son enthousiasme. « L’objectif était, par la médiation du jardinage, de restaurer la communication et l’image positive de soi pour les patients ». Le projet d’hortithérapie de Chardon-Lagache a aussi reçu le soutien de l’association Nour Solidarité. Elle a dépêché Didier, un jardinier retraité, pour l’accompagner.
Redevenir acteur
Nombre de résidents entretenaient leurs jardins. Ils en avaient retiré une certaine expérience. L’animatrice Sylvia raconte ainsi l’histoire de Marcel, un ancien résident victime de dégénérescence cognitive. « Il participait au jardin et nous expliquait comment planter. Au cœur de l’action, il changeait du tout au tout. Sa femme semblait retrouver son mari. » Plutôt que d’être renvoyé à ses incapacités, le patient est valorisé par ses compétences. Il cesse ainsi d’être seulement l’objet des soins pour transmettre son savoir. En offrant l’occasion de se tourner vers l’extérieur, les patients sortent de l’ambiance close de l’hôpital. Ils obtiennent donc une position plus égale face au personnel.
S’investir dans l'hortithérapie à Chardon-Lagache
Les patients se sont sincèrement attachés au projet. Les anecdotes affluent et Mohamed Bouazouzi retient celle d’Omar. Alors qu’une animatrice était partie en congé, ce résident avait complètement pris sa place pour entretenir le jardin. Le responsable raconte : « Il allait débroussailler, surveiller et arroser. Il a complètement investi le jardin ». Sylvia évoque plutôt Loulou, un autre patient passionné. L’animatrice se rappelle le plaisir du vieil homme à sentir la terre sous ses doigts. « Entretenir ce jardin a eu un rôle dynamisant. C’est une bonne chose d’avoir cet espace pour des personnes âgées », conclut-elle.
Aujourd’hui, l’hôpital Chardon-Lagache attend impatiemment le retour du printemps pour reprendre l’hortithérapie. Mohamed Bouazouzi conclut avec satisfaction que : « l’activité a créé une vraie cohésion de groupe. J’adresse un grand merci à la DPUA qui a rendu ça possible ».